
Après des décennies d’immobilisme, le secteur bancaire est en pleine ébullition !
En effet, alors que les banques en ligne viennent tout juste de s’installer dans nos vies, un nouveau type de compte bancaire fait son apparition : la banque mobile.
Appelées aussi "néobanques", ces dernières apportent un vent de fraîcheur indéniable.
N26, Revolut, bunq, Monese, Orange Bank, Nickel pour n'en citer que quelques-unes...
De l’interdit bancaire au globe-trotter en passant par les technophiles, les banques mobiles sont en quête de nouveaux clients avec des profils variés !
Et avec déjà plusieurs millions de consommateurs séduits, la dynamique est de leur côté.
Qui sont-elles ? Quelles sont leurs caractéristiques ? Peut-on leur faire confiance ?
Et surtout, sont-elles meilleures que les banques en ligne, réputées pour leurs offres complètes et à très bas prix ?
Partons à la découverte de ces nouveaux établissements !
Les avantages des banques mobiles
La première interaction avec les banques mobiles donne immédiatement le ton : ouvrir un compte bancaire n'a jamais été aussi facile.
Sans condition de revenus et nécessitant moins de documents, l'ouverture de compte ne prend que quelques minutes.
Ce miracle est rendu possible par l'utilisation de cartes de débit à autorisation systématique.
Or, avec ce type de carte, chaque opération de paiement est conditionnée au préalable à une vérification du solde du compte. En cas de solde insuffisant, l’opération est tout simplement rejetée, ce qui veut dire que les découverts sont impossibles.
Ainsi, sans possibilité de découvert, les conditions d'ouverture de compte sont plus souples.

A tel point que le compte courant peut maintenant être rangé comme un produit de consommation courant, au même titre qu'une bouteille d'eau ou qu'un stylo-bille.
En effet, deux manières distinctes cohabitent pour ouvrir un compte dans une banque mobile :
- En achetant un coffret chez un buraliste (Nickel) ou dans un hypermarché (compte C-Zam de Carrefour, même si celui-ci n'est plus aujourd'hui commercialisé). Le coffret comprenant la carte bancaire, il ne reste plus qu’à l’activer tranquillement de chez soi
- En ligne (la majorité des banques mobiles). La carte étant livrée à domicile dans un délai de quelques jours ouvrés.
Dans les deux cas, compte tenu du peu de justificatifs demandé (principalement une preuve d’identité), ouvrir un compte bancaire n’est vraiment qu’une simple formalité.
La philosophie de ces comptes est donc basée sur le minimalisme et l'efficacité, en plaçant l'application mobile au coeur de toutes les attentions, parfois exclusivement.

Par conséquent, mieux faut ne pas égarer son téléphone, même s'il est toujours possible de se connecter à son compte en téléchargeant l'application depuis un téléphone "ami".
Pensée dès l'origine pour être au plus proche des nouveaux styles de vie, la banque mobile donne donc un sacré coup de vieux à bon nombre de banques, même si la riposte commence à s'organiser.
Les bienfaits de la concurrence !
Par exemple, les fonctionnalités suivantes de contrôle de la carte bancaire ne sont plus l'apanage des banques mobiles, même si elles gardent une longueur d'avance :
- Verrouillage temporaire de la carte bancaire
- Augmentation ou diminution des plafonds de retrait et de paiement
- Activation ou la désactivation de la carte à l’étranger, pour les achats en ligne, du sans contact, de la piste magnétique...
- Personnalisation à volonté du code PIN
Cette façon de faire se retrouve dans le compte courant, avec la rapidité des opérations érigée en priorité.

Selon les banques, il est possible d'obtenir :
- Virements émis et reçus sans date de valeur, c’est-à-dire aussi rapides que possible (adieu les temps d’attente liés aux jours fériés par exemple
- Virements instantanés entre utilisateurs d'une même banque
- Historique des transactions en temps réel, notamment grâce à l’utilisation des cartes bancaires à vérification systématique
- Souscription de services (crédits à la consommation, assurances, etc...) en quelques minutes, voire secondes
Les banques mobiles sont donc très efficaces pour suivre un budget au plus près.
Au quotidien, après un paiement, sortir son portable pour s’assurer du bon débit d'une transaction devient un nouveau réflexe...
Mais outre la gestion des comptes, chaque banque mobile essaie d'apporter sa pierre à l'édifice pour être la plus innovante possible.
Nous pouvons par exemple citer les innovations suivantes :
- Les nombreuses offres destinées aux voyageurs, avec des achats et des retraits gratuits en devise
- La création de cagnottes en ligne
- L'achat de cryptomonnaies ou la création de comptes courants en devises autres que l'euro
- Des cartes bancaires avec des designs très travaillés (transparence, partie métallique, etc...)
- Insertion de photos dans l'historique des transactions
- Intégration avec des services innovants, comme Wise pour les virements internationaux, Younited Credit pour les crédits conso, Raisin pour l'épargne rémunérée, etc...
Une liste bien entendue non exhaustive...
Reste la question du prix, qui peut aussi être considérée comme un des points forts des banques mobiles.
En fait, toutes les gammes sont représentées !
100% gratuites, gratuites sous condition ou encore avec un forfait mensuel, comparer les banques mobiles n'est pas une mince affaire, car outre leur nombre, elles n'hésitent pas à multiplier les formules !
Quoi qu'il en soit, en capitalisant sur l’impossibilité d’être à découvert, les banques mobiles dépoussièrent le compte courant avec de nouveaux usages :
- Pour aider aux finances d’une colocation (paiement du loyer, des charges, etc…)
- Initiation à la gestion de budget pour les mineurs
- Mise en place d’une cagnotte, par exemple pour payer des vacances communes
- Pour la gestion exclusive d’un type de dépense, par exemple les notes de frais
- Pour les personnes interdites bancaires
- Pour les voyages, etc...
En banalisant l’usage du compte bancaire, toutes les utilisations sont donc imaginables.
Au point de rendre les banques en ligne obsolètes ?
Avant de s'intéresser aux points faibles des banques mobiles, se pose d'abord la question cruciale de la confiance que nous pouvons avoir dans ces nouveaux établissements.
Peut-on faire confiance à une banque mobile ?

Entre les banques mobiles adossées à un grand groupe (Nickel propriété de BNP Paribas, Orange Bank, etc...), celles valorisées plusieurs centaines de millions d'euros (N26, Revolut, bunq, etc...) et les structures indépendantes (SmartPay, Lydia, etc...), impossibles de toutes les mettre dans le même panier !
Pourtant, la question de la sécurité des avoirs est loin d'être anecdotique.
A ce jour, le cas le plus retentissant est celui de la banque mobile Morning, jugée coupable d'avoir emprunté de l'argent sur les fonds de ses clients pour faire face à des engagements financiers.
Si la résolution de l'affaire s'est conclue sur une note positive pour les clients (après une belle frayeur !), l'équipe dirigeante n'a pas survécu suite au rachat dans la foulée par un établissement traditionnel (la banque Edel, propriété du groupe Leclerq).
Une mésaventure ayant valeur d'avertissement ?
Cela ne fait aucun doute, car comme pour toute nouvelle entreprise, le risque de faillite des banques mobiles est une réalité économique.
C'est pourquoi en plus de la solidité de l'actionnariat, le type de licence bancaire est une autre donnée à surveiller avec attention.
Comme expliqué dans cet excellent article, il existe plusieurs niveaux de licence :
Licence | Protection des fonds | Exemples |
---|---|---|
Etablissement de crédit | C'est le niveau le plus élevé, avec une affiliation au FGDR, le Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution. C'est-à-dire qu'en cas de faillite, les fonds sont protégés à hauteur de 100 000€. | Toutes les banques traditionnelles et en ligne, et parmi les banques mobiles N26, bunq, Orange Bank |
Etablissement de paiement | Les fonds sont cantonnés sur une banque avec une licence d'établissement de crédit. En cas de faillite de cet établissement, le FGDR fonctionne jusqu'à 100 000€. Par contre, si c'est l'établissement de paiement qui fait faillite, le seul risque intervient en cas de contournement des règles du cantonnement. Toutefois, celles-ci étant très strictes, cela veut dire qu'en théorie, seul un faible pourcentage des avoirs est potentiellement concerné par une perte sèche. | Nickel, Max, Monese, Curve, Smartpay |
Etablissement de monnaie électronique | Identique à celle des établissements de paiement. La principale différence concerne le champ d'application bancaire. Par exemple, les établissements de monnaie électronique ne peuvent pas manier des liquidités. | Revolut, Morning, |
Agent prestataire de services de paiement | Cette licence implique que la banque mobile opère en "marque blanche", c'est-à-dire en tant que revendeur pour une société tierce. Par exemple, Treezor (propriété de la Société Générale) fournit les services bancaires de plusieurs marques. La protection des dépôts est identique à celle des établissements de paiement. | Anytime, Qonto, Shine, Lydia |
A la vue de tous ces éléments, quelle confiance accorder à ces nouveaux établissements ?
D'une manière générale, nul ne s'improvise opérateur bancaire et grâce à un haut niveau européen de régulation, le niveau de protection apparaît élevé, même si certaines nuances existent.
Mais du fait de leur jeunesse, nous n'avons que peu de recul sur la capacité de ces établissements à encaisser des coups.
En effet, engagées dans une course frénétique à l'acquisition de nouveaux clients (et donc au détriment de la rentabilité), comment ces banques se comporteront en cas de crise financière ?
Certes, en cas de faillite, il semble que la séquestration des comptes (le temps que l'administratif fasse son oeuvre) soit le principal risque.
Mais qui souhaite essuyer les plâtres avec son argent ?
De plus, pour les mêmes raisons, les banques en ligne n'ont pas encore l'expérience et les moyens des banques traditionnelles en matière de lutte contre la fraude et le blanchiment d'argent.
Certaines de ces banques sont donc plus sujettes à des comportements irrationnels, comme des fermetures intempestives de compte ou des remarques des régulateurs.
Or, en cas de suspicion de blanchiment d'argent (par exemple suite à la réception d'un virement pour un montant sortant de l'ordinaire), la loi impose à la banque de ne pas donner d'explications sur la suspension du compte.
De quoi donner quelques sueurs froides !
C'est pourquoi en guise de conclusion, nous ne mettons pas les banques mobiles au même plan que les banques traditionnelles ou en ligne.
Concrètement, si pour la gestion quotidienne du budget, nous avons confiance dans ces établissements, le principe de précaution impose de conserver l'essentiel de son patrimoine financier dans une banque plus traditionnelle.
Ce qui ne devrait pas poser trop de soucis, compte tenu des points faibles à venir...
Les points faibles des néobanques

Pas besoin de chercher bien loin, les offres d'épargne et de crédit balbutiantes sont le principal point faible des banques mobiles.
Certes, certains acteurs sont plus avancés que d'autres, mais aucune banque mobile n'est encore en mesure de concurrencer sérieusement les banques traditionnelles ou en ligne sur ce point.
Par exemple, l'assurance vie et le crédit immobilier sont totalement absents !
Bref, la banque mobile est d'abord un compte courant nouvelle génération, plutôt qu'un partenaire couvrant les besoins à chaque étape de la vie.
De plus, certaines limitations liées aux paiements sont possibles :
- Absence de chèques, à l’encaissement comme à l’émission (à l'exception notable de Orange Bank)
- Dépôt de liquide impossible (à l'exception notable de Nickel)
- Les cartes bancaires à autorisation systématique ont un taux d'acceptation des paiements plus faible : les automates des péages, parkings et stations-service n’envoient pas toujours une demande d’autorisation à la banque, ce qui a pour conséquence d’annuler la transaction
- Le paiement en ligne est parfois impossible à cause de procédures de sécurité comme le 3D-secure
Mais ce n’est pas tout : si l’impossibilité d’être à découvert peut être perçue comme un avantage de taille, il existe aussi un revers de la médaille.
Par exemple, en cas de rejet d’un prélèvement automatique, la coupure du service correspondant peut causer des désagréments (téléphone, internet, etc…) qui auraient pu être évités grâce à un petit découvert temporaire.
De plus, si la néobanque facture des frais de rejet, il y a fort à parier qu’un petit découvert aurait été économiquement plus intéressant.
Alors, l’absence de découvert, avantage ou inconvénient ?
Tout dépend de l’usage que souhaite faire l’utilisateur, mais il s’agit assurément d’une caractéristique qui mérite réflexion.
Banque mobile ou en ligne, comment choisir ?
Entre des néobanques parfois payantes et des banques en ligne pas toujours gratuites, la variété des options disponibles peut vite tourner au mal de tête !

La première étape est de savoir si vous recherchez une "vraie" banque (avec un découvert autorisé, de l’épargne et des crédits) ou seulement un compte courant.
Vous recherchez une banque complète
Cas le plus simple, la solution est de se tourner vers les banques en ligne, dont l’offre rivalise avec celle des banques traditionnelles tout en proposant des tarifs imbattables.
Seul bémol, si vous gagnez moins de 1 000€ net par mois, l’ouverture d’un compte est généralement refusée, à moins de se tourner vers des offres spécifiques, comme WELCOME de Boursorama Banque ou Monabanq.
Vous recherchez essentiellement un compte courant
Les banques en ligne et mobiles sont en concurrence frontale.
Face à la multiplicité des offres, connaître ses besoins avec précision est le meilleur moyen pour gagner du temps et s'éviter les maux de tête !
Pour vous aider dans cette tâche, voici un tableau compilé par nos soins :
Je veux | Banque mobile ou en ligne ? |
---|---|
arrow_rightUn compte qui m'accompagne dans les voyages | Les deux Les banques mobiles sont nombreuses à proposer le paiement par carte sans commission avec l'étranger (N26, Revolut, etc...), ainsi que des offres dédiées payantes pour une dizaine d'euros par mois en ajoutant les retraits gratuits (Orange Bank, N26, Revolut, Monese, etc...). Du côté des banques en ligne, la riposte est venue notamment de Boursorama Banque avec une offre ULTIM gratuite incluant achats et retraits gratuits. |
arrow_rightPayer le moins cher possible | Les deux A condition de gagner au moins 1 000€ par mois, de nombreuses banques en ligne permettent de profiter d'un compte avec sa carte bancaire 100% gratuitement, en dehors des frais pour incidents de paiement et des opérations avec l'étranger. En dessous de seuil, Boursorama Banque se distingue une nouvelle fois avec des offres WELCOME et ULTIM gratuites et sans condition d'entrée (avec seulement une condition d'activité). Du côté des banques mobiles, Max, N26 et Revolut sont les principales à offrir le compte 100% gratuitement, avec en prime l'impossibilité de mettre le compte à découvert. |
arrow_rightLe compte courant le plus complet | Banque en ligne Découvert autorisé, chèque et parfois dépôt de liquide (Hello bank!, Monabanq), les banques en ligne gagnent aisément, même si Orange Bank n'est pas en reste en étant à mi-chemin entre une banque en ligne et mobile. De plus, les cartes bancaires étant à débit immédiat ou différé, aucune mauvaise surprise n'est à prévoir au niveau de l'acceptation des paiements (péages, etc...). |
arrow_rightEtre au plus proche de mon budget | Banque mobile, d'une courte tête Grâce au solde en temps réel des transactions (grâce à la carte bancaire à autorisation systématique), une architecture plus souple au niveau des virements (sans date de valeur), la catégorisation des dépenses ou encore la possibilité d'attacher une photo à une dépense, le tout dans le cadre d'une utilisation optimale du smartphone, les banques mobiles ont des atouts à faire valoir. Mais les banques en ligne ne sont pas très loin derrière, et prennent même parfois l'avantage avec la possibilité d'intégrer des comptes extérieurs, pour une vue à 360 degrés de ses finances. |
arrow_rightUne prime de bienvenue à l'ouverture du compte | Banque en ligne Offrir une prime de bienvenue aux nouveaux clients, souvent de l'ordre de 80€, fait parti de l'ADN des banques en ligne, tandis que les banques mobiles sont très frileuses de ce côté. |
arrow_rightUn compte bancaire avec une dimension "plaisir" | Banque mobile Grâce à un discours marketing décomplexé et innovant, les banques mobiles ont réussi l'exploit de rendre le compte courant "tendance". Comme pour les technophiles amoureux de Apple ou Samsung, de nombreux consommateurs sont prêts à payer un peu plus pour un objet plus design, en l'occurrence des cartes bancaires métalliques avec N26 ou Revolut. Mais le design des cartes d'entrée de gamme est déjà très réfléchi ! |
- Lire aussi : Classement des banques en ligne
- Lire aussi : Le guide pour choisir entre toutes les banques
Si nous devions n'en choisir qu'une, ce serait...

N26 est la banque mobile que nous recommandons en priorité.
Attention ! Selon votre profil, il est possible qu'une autre banque mobile soit plus indiquée...
Mais à notre avis, il est difficile de se tromper avec N26 pour les raisons suivantes :
- Sécurité : license bancaire allemande et actionnariat très solide
- Reconnaissance sociale : plus de 7 millions clients en Europe et une application mobile très bien notée par les utilisateurs
- Design : les cartes bancaires N26 sont réputées pour être parmi les plus esthétiques
- Offre quasi gratuite : carte virtuelle gratuite et seulement 10€ pour l'envoi de la carte physique
- Sans contrainte : pas de conditions de revenus ou d'activité
- Complète : pour une banque mobile, avec notamment des services intégrés à bord, comme Wise pour les virements internationaux ou Younited Credit pour les crédits à la consommation
- Internationale : les paiements par carte sont gratuits dès l'offre standard et les retraits sont également gratuits via des offres Premium, incluant en plus des assurances
Article écrit par Emilien FRANCOISE
Emilien FRANCOISE est le fondateur de Nextbanq, site de référence dans l'univers des finances personnelles.
Titulaire d'un diplôme de grande école de commerce, il écrit des contenus indépendants à temps plein depuis 2007 avec l'ambition d'aider tous les lecteurs à améliorer leur pouvoir d'achat.
