
Pas toujours bien connu des épargnants, le compte à terme est un produit qui cumule deux avantages pourtant très recherchés : une rémunération en théorie élevée pour une prise de risque complètement nulle.
Programme plutôt alléchant ! En contrepartie, les fonds doivent être immobilisés pour une période donnée. Vous souhaitez en savoir plus ? Nextbanq vous présente ici le compte à terme sous toutes ses coutures !
Les 10 caractéristiques du compte à terme
Appelé parfois aussi dépôt à terme, le compte à terme n’est pas sans rappeler le livret d’épargne dans son fonctionnement, même si des différences fondamentales existent. Voici son « pedigree » en 10 points essentiels :
- Une durée de placement connue à l’avance : allant de 1 mois jusqu’à 10 ans, le compte à terme est toujours lié à un horizon d’investissement précis. Dans la pratique, ses qualités s’expriment surtout sur une durée comprise entre 3 mois et 4 ans. A l’épargnant de choisir !
- Une rémunération en théorie élevée : tout l’intérêt du compte à terme revient en quelque sorte à faire le marché suivant avec la banque : « je vous confie cette somme sans l’intention d’en profiter pour une durée déterminée, mais en échange je souhaite une rémunération plus élevée que celle d’un livret d’épargne ». Si la rémunération proposée est à peine supérieure à celle d’un livret d’épargne, allez voir ailleurs !
- La durée compte : plus la somme « prêtée » à la banque est pour une période allongée et plus la rémunération offerte en contrepartie par la banque doit être élevée.
- Un placement sans risque : exactement comme pour les livrets d’épargne, le compte à terme n’est pas soumis à l’évolution des marchés financiers. C’est-à-dire que quoi qu’il arrive, le capital est garanti, tout comme la rémunération.
- Un placement rigide : un seul versement à l’ouverture et c’est tout, car impossible ensuite « d’alimenter » le compte à terme, et les retraits sont très fortement déconseillés. De plus, un retrait signifie automatiquement la clôture du compte.
- Des pénalités potentielles : en cas de retrait, le compte à terme est automatiquement clôturé, et une pénalité sur la rémunération est toujours appliquée. Dans la plupart des cas, celle-ci est généralement amputée d’un pourcentage défini à l’avance. Par exemple, en cas de clôture au bout de 8 mois d’un compte à terme d’une durée d’un an, la rémunération des fonds pourrait n’être que de 2% à la place des 3% promis initialement. Souscrire un compte à terme doit donc être un acte réfléchi !
- Des taux d’intérêt simples : alors que les rémunérations des livrets d’épargne sont toujours affichées en composées, c’est-à-dire que les intérêts produisent à leur tour des intérêts, les taux d’intérêt des comptes à terme sont affichés en simples, donc ne produisant pas d’intérêts une fois versés. Voir le détail des taux d’intérêt appliqués sur les dépôts à terme.
- Des banques libres de leurs gestes : comme pour les livrets d’épargne, les banques sont libres de fixer les rémunérations qu’elles souhaitent. De ce fait, l’épargnant doit donc être vigilant avant de souscrire un contrat, car de gros écarts sont couramment observés.
- Plusieurs types de comptes à terme existent : si la majorité des comptes à terme est à taux fixe, ceux avec des durées élevées, du type 4 ans et plus, proposent parfois des taux progressifs ou plus rarement des taux indexés. Plus d’informations sur le sujet plus bas sur cette page.
Par ces caractéristiques assez uniques, le compte à terme est un produit qui mérite le temps de la réflexion. Souvent au premier rang des interrogations, on trouve la question des pénalités, prochaine étape de cette présentation !
Le risque : les pénalités…
Utilisé normalement, c’est-à-dire jusqu’à son terme, le compte à terme est absolument sans risque puisque d’une part la rémunération est connue à l’avance, et d’autre part le capital est entièrement garanti.
Par contre, en cas de retrait anticipé, la contrepartie de bénéficier d’une rémunération supérieure au livret d’épargne ne tient plus, à cause des pénalités.
Celles-ci dépendent uniquement des banques, et constituent donc un point à surveiller de près avant le versement du premier dépôt ! Dans la pratique, ces pénalités prennent différentes formes dont les plus fréquentes sont les suivantes :
- Taux réduit : peu importe la durée du placement, ING par exemple diminue la rémunération du compte à terme de 1,25 point, sans autre forme de justice.
- Rémunération ramenée au niveau du livret d’épargne : pratiquée notamment par la défunte VTB Bank, la rémunération du compte à terme est indexée à celle du livret d’épargne pour la période correspondante. Une formulation originale qui permet de mettre en relief les taux des comptes à terme, même si l’historique de la rémunération du livret d’épargne doit être surveillé avec attention afin de juger de la compétitivité de celui-ci.
- Une pénalité fixe : un montant fixe peut être appliqué sur la somme des intérêts qui a été générée, méthode appliquée notamment par la Société Générale.
En tout état de cause, le compte à terme est donc à considérer comme un placement semi-liquide, car même si les fonds sont disponibles à tout moment, tout retrait ne se fait pas sans incidence sur la performance de l’épargne.
Astuce : pour réduire le montant des pénalités, il est toujours conseillé d’ouvrir plusieurs comptes à terme d’un montant inférieur plutôt qu’un seul compte avec l’intégralité du placement. De cette manière, « casser » un compte à terme se fera sans incidence sur les autres comptes.
Trois types de comptes à terme
Si le compte à terme à taux fixe est de loin le plus répandu, ce n’est pas pour autant le seul présent sur le marché. Tour d’horizon des spécificités de chaque type de compte à terme :
- Le compte à terme à taux fixe : le taux affiché à l’ouverture est aussi celui qui est servi pendant toute la durée du contrat, quoi qu’il arrive. Cela veut aussi dire que plus l’horizon du placement est lointain et plus l’incidence du taux fixe peut être bénéfique, ou au contraire handicapante.
En fait, la réponse dépend de l’évolution des marchés financiers. Si le « prix de l’argent » augmente, cela veut dire que tous les produits d’épargne (livret A, super livret, assurance vie) verront leur rendement augmenter. Tous, sauf bien évidemment, le compte à terme...
Par conséquent, deux règles sont à retenir : privilégier un horizon de placement lointain (1 an et plus) quand les taux d’intérêts sont orientés à la baisse, et un horizon rapproché (de 1 à 3 mois) quand les taux sont sur une pente haussière, de manière à ce que la souscription d’un prochain compte à terme puisse répercuter la hausse. - Le compte à terme à taux progressif : distribués par une poignée d’établissements, les taux progressifs sont généralement associés à des horizons de placement lointains, par exemple 4 ans et plus.
Le principe est le suivant : il s’agit en fait d’une succession de comptes à terme à taux fixe, et de durées assez courtes, par exemple 3 mois. Par conséquent, pour récompenser la fidélité de l’épargnant, la banque augmente régulièrement le taux de rémunération.
Malheureusement, les hausses potentielles sont connues à l’avance et ne dépendent pas de l’évolution des marchés financiers, ce qui veut dire que les remarques concernant l’utilisation d’un taux fixe sont également valides pour un compte à terme à taux progressif.
Un avantage important malgré tout est qu’à chaque renouvellement du compte, l’épargnant acquiert la possibilité de récupérer ses fonds sans frais. - Le compte à terme à taux indexés : rare, ce type de compte à terme a l’avantage de voir son taux de rémunération indexé en fonction d’un indice sous-jacent, par exemple le Livret A.
Idéal pour diminuer le risque de perte de rémunération sur un placement de très long terme, le revers de la médaille étant qu’en cas d’évolution favorable des taux d’intérêt, la rémunération perd proportionnellement en performance.
Pour illustrer la liberté des banques à concevoir des comptes à terme, le milieu des années 2000 a vu des offres de comptes à terme indexés sur l’évolution du CAC 40, même si ce type de produit n’a pas convaincu en son temps.
Malheureusement, dénicher un compte à terme n’est pas forcément une chose aisée, car la plupart du temps les banques les réservent à la clientèle déjà existante, et du fait de la « corrélation » avec le prix de l’argent sur les marchés financiers, les offres changent continuellement et sont rarement affichées sur les sites des banques.
La fiscalité du compte à terme
En tant que produit d’épargne non réglementé, la fiscalité des comptes à terme est en tout point identique à celle des livrets d’épargne.
C’est-à-dire que les intérêts gagnés sont soumis à l’imposition soit par le biais du prélèvement à la source (flat taxe de 30%), soit par une incorporation au barème de l'imposition.
Concrètement, mis à part pour la première tranche d'imposition et quelques cas très particuliers dans la seconde tranche, la flat tax (ou PFU pour prélèvement forfaitaire unique) est plus intéressante pour payer moins d'impôts.
Voici en conséquence le tableau d’imposition qui s’applique également au compte à terme :
Tranche de revenu | Taux Marginal d'Imposition | Taux d'imposition avec le barème d'imposition (CSG déductible intégrée) | Taux d'imposition avec le PFU | Notre recommandation |
---|---|---|---|---|
Jusqu'à 10 777€ | 0% | 17,2% | 30% | Choisir le barème d'imposition, avec un taux beaucoup plus bas |
De 10 777€ à 27 478€ | 14% | 30,25% | 30% | Les deux solutions se valent avec un très léger avantage pour le PFU, sauf s'ils existent des revenus en dividendes. Dans ce cas, la taxation des dividendes fait qu'il est souvent plus intéressant d'opter pour le barème d'imposition (abattement de 40%) |
De 27 478€ à 78 570€ | 30% | 45,16% | 30% | Choisir le PFU |
De 78 570€ à 168 994€ | 41% | 55,41% | 30% | Choisir le PFU |
Au-delà de 168 994€ | 45% | 59,14% | 30% | Choisir le PFU |
Pour plus d’informations sur la compréhension de ce tableau, qui s’applique donc aussi bien aux intérêts des livrets d’épargne que ceux des comptes à terme, cliquez ici.
Finalement, le compte à terme est un produit qui ne manque pas d’intérêts, au sens propre comme au sens figuré, mais qui doit être utilisé avec précautions, afin que les pénalités ne deviennent pas une réalité.
Pour vous aider dans cette tâche, le prochain article est entièrement consacré à l’utilisation du compte à terme.
De plus, si vous êtes à la recherche des meilleures offres disponibles en ligne, Nextbanq tient à jour un classement des meilleurs comptes à terme.
Article écrit par Emilien FRANCOISE
Emilien FRANCOISE est le fondateur de Nextbanq, site de référence dans l'univers des finances personnelles.
Titulaire d'un diplôme de grande école de commerce, il écrit des contenus indépendants à temps plein depuis 2007 avec l'ambition d'aider tous les lecteurs à améliorer leur pouvoir d'achat.
