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Connaissez-vous les 8 frais qui mangent votre assurance vie ?

Ecrit par Emilien FRANCOISE, créateur de Nextbanq
Dernière révision : 13 novembre 2018

se constituer un capital grâce à l'assurance vie

L’assurance vie est avant tout une histoire de performance.

Malgré tout, il est parfois permis de douter de la rentabilité d'un contrat simplement à la lecture de ces frais... Dans ce cas de figure, il ne faut pas hésiter à se poser la question suivante : ces frais sont-ils justifiés à la hauteur d'un service fourni ?

Malheureusement, la plupart du temps la réponse est négative.

C'est pourquoi repérer les frais pour mieux les éviter est une mission importante de l'épargnant en assurance vie. Car après tout, pourquoi payer plus cher pour une rentabilité moindre ?

Les frais à l’entrée et sur les versements 

Dès l'ouverture d'un contrat, le premier poste de dépense est traditionnellement un pourcentage prélevé sur le versement à l'entrée.

Une énorme distinction doit ici être établie entre les contrats traditionnels et les contrats en ligne.

  • Contrat des banques traditionnelles

Il est fréquent de voir les banques traditionnelles (Société Générale, LCL, etc...) prélever des frais à l'entrée jusqu'à 5%. En d'autres termes, dans l'hypothèse d'un investissement entièrement consacré au fonds en euros, c'est-à-dire avec un rendement annuel dans la région des 2%, récupérer sa mise de départ peut facilement prendre 3 années d'investissement !

La vigilance est donc bien entendue ici de mise. D'une manière générale, on considérera que ces frais sont excessifs à partir de 2,50%, sachant qu'à cause de la pression des nouveaux acteurs de l'assurance vie, ces dernières font parfois un effort en acceptant de négocier sur ces frais.

  • Contrats des banques en ligne et de la Fintech

A l'opposé des contrats traditionnels, les contrats en ligne (Boursorama Banque, Linxea, etc...) se sont fait connaître grâce à l'absence sur les frais de versement. C'est-à-dire qu'un investissement sur ce type de contrat permet de commencer à générer de la performance dès le premier jour.

C'est pourquoi dans notre classement des meilleures assurances vie en ligne, tous les contrats présentés appartiennent à cette catégorie.

Les frais de gestion

Tous les contrats prélèvent des frais annuels de gestion, sous la forme d'un pourcentage sur les sommes contenues dans le contrat. Toutefois, selon que les sommes soient investies dans un fonds en euros ou en unités de compte, le montant de ces frais varie :

  • Fonds en euros : ces frais sont généralement compris entre 0,5% et 0,80% des sommes engagées. Ceux-ci sont prélevés annuellement, au moment du versement des intérêts générés dans le cadre de ce placement. C'est pourquoi la norme implique de parler de rendement annuel net de frais de gestion. Par exemple, le fonds en euros Euro Exclusif de Boursorama a dégagé une performance de 2,10% en 2017, nette de frais de gestion, ces frais ayant été prélevés à la source pour un montant de 0,75%
  • Fonds en unités de compte : plus chers que pour les fonds en euros, les frais de gestion des unités de compte se situent dans une fourchette comprise entre 0,60% et 1,20%. Bien que ce taux soit annuel, cela n'empêche pas que le prélèvement de ces frais puisse être mensuel ou trimestriel.

De la même manière que pour les frais sur les versements, les acteurs les plus récents du marché orientent ces frais vers le bas, ce qui est une excellente nouvelle pour l'épargnant.

Car les frais de gestion sont de loin les plus importants car ils sont prélevés chaque année. Ainsi, sur la durée de vie d'un contrat d'assurance vie, par définition assez longue, il est fréquent que ces frais dépassent finalement plus de 10% de l'investissement initial. C'est pourquoi entre par exemple 0,60% et 0,90% de frais de gestion, la différence est en pratique énorme !

Les frais de gestion « cachés » : sachez les déceler !

Parfois, des frais de gestion peuvent être facturés à la grande surprise des épargnants. Il s’agit donc de les repérer le plus tôt possible ! Mais quels sont-ils ?

En investissant dans des fonds en unités de compte, le souscripteur du contrat accède à de très nombreux fonds pour faire fructifier son épargne, et l’assureur récupère des frais de gestion, comme expliqué ci-dessus.

Toutefois, ces frais de gestion sont "généraux", c'est-à-dire appliqués à l'échelle du contrat.

Mais ne comprennent pas ceux spécifiques à chaque fonds sélectionné.

Peu ou pas du tout mis en avant par les sociétés d’assurance au moment de l’ouverture d’un contrat, ces frais apparaissent lors de la sélection des fonds en unités de compte. A condition toutefois de prendre le temps de se renseigner dans les prospectus tarifaires correspondants...

En effet, ces prospectus tarifaires sont des documents obligatoires mis à disposition par les fonds en unités de compte, et que l'épargnant ne doit donc pas oublier d'éplucher... Car des différences gigantesques peuvent apparaître d'un fonds à l'autre.

Les arbitrages

Déplacer une somme d’un fonds à un autre consiste à réaliser un arbitrage.

Il s’agit donc d’un évènement courant dans la vie d’une assurance vie, pouvant donner lieu à la perception de frais.

Le prix d'un arbitrage varie depuis la gratuité totale jusqu’à 1% des sommes déplacées.

Toutefois, quand celui-ci est automatique, c'est-à-dire réalisé dans le cadre d'une option de gestion (par exemple sécurisation des plus-values), la facturation peut être à l’unité, par exemple 28€ l'arbitrage automatique avec Fortuneo Vie.

Alors que les arbitrages manuels gratuits sont la norme dans l'assurance vie en ligne (contre au mieux quelques arbitrages offerts par an avec l'assurance vie traditionnelle), il ne faut pas hésiter à vérifier les éventuels frais des arbitrages automatiques dans la notice du contrat, car moins connus, ceux-ci peuvent faire l'objet d'une facturation.

Les modes de gestion

Quand un épargnant décide de confier la gestion d’un contrat à des professionnels de la finance, de nombreux modes de gestion sont disponibles.

D’une manière générale, plus la gestion est personnalisée et plus les frais sont élevés. Selon le type de gestion, l'ordre de grandeur est donc :

  • Gestion libre : l'épargnant répartissant librement son encours entre les différents fonds, aucuns frais supplémentaires ne sont à anticiper
  • Gestion profilée : l'épargnant confiant la gestion de son portefeuille à une société spécialisée, et les décisions étant prises à un niveau collectif entre tous les épargnants, le coût de la gestion profilée correspond très souvent à un pourcentage supplémentaire prélevé sur les frais de gestion, compris entre + 0,10% et + 0,50%.
  • Gestion sous mandat : ce service étant plus personnalisé que la gestion profilée, le surcoût sur les frais de gestion est donc plus élevé que pour la gestion profilée. De plus, un nouveau mode de rémunération peut rentrer en compte, directement indexé sur la performance du contrat. Par exemple, 10% de la performance positive obtenue.

Les frais sur les options de gestion

Les options de gestion sont des services dont le principe consiste à réaliser des arbitrages automatiques, en fonction de certains paramètres prédéfinis. Par exemple, quand un fonds en unités de compte atteint 5% de performance, ces bénéfices sont alors automatiquement arbitrés vers le fonds en euros. C'est ainsi la raison d'être de l'option dénommée "sécurisation des plus-values".

Ces options peuvent aussi bien être proposées gratuitement que faire l’objet d’une facturation, sous l’une des trois formes suivantes :

  • Un pourcentage sur le total des sommes contenues dans le contrat
  • Un montant fixe pour chaque arbitrage réalisé
  • Un pourcentage sur chaque montant arbitré

Sans surprise, les contrats en ligne prennent encore une fois l’avantage sur leurs homologues « terrestres ». Lorsque ces options de gestion sont disponibles, n’hésitez donc pas à consulter la facturation dans les conditions générales du contrat, car ces frais apparaissent rarement ailleurs...

Les frais sur les options de prévoyance

Les options de prévoyance s’apparentent à des assurances décès qui viennent s’ajouter aux contrats d’assurances vie, dans le sens où des frais prélevés pendant une durée déterminée amènent au versement d’une prestation en cas de décès de l’assuré. La plus connue d’entre elles est la garantie décès plancher.

Exactement sur le même modèle que les options de gestion, les politiques tarifaires sont très différentes d'un assureur à un autre :

  • Gratuité totale
  • Gratuité à l’entrée mais répercutée sur les frais de gestion, de manière presque « invisible »
  • Facturation mensuelle en fonction du capital sous risque : par exemple si au terme du premier mois la valeur totale du contrat est de moins  5% depuis sa valeur initiale de 10 000€, soit 9 500€, le capital sous risque est de 500€. En cas de décès soudain de l'assuré, c'est cette somme que l'assureur devra "payer de sa poche" aux bénéficiaires du contrat.

Comme le terme "option" l’indique, rien n’oblige l’assuré à accepter une option de prévoyance dans le cas où celle-ci se révèle payante.

Les frais de sortie

Eh oui, décidément rien ne vous sera épargné ! Ceci dit, pas de panique, les frais de sortie ne sont la panacée que d’une infime minorité de contrats.

Comme pour les frais d’entrée, ces frais sont généralement représentés sous la forme un pourcentage sur le montant du retrait, par exemple 0,5%.

Par contre, la donne est différente si vous optez pour une sortie en rente, c'est-à-dire si vous préférez recevoir une somme fixe à intervalles réguliers jusqu'à la fin de vos jours. Dans ce cas de figure, des frais d'arrérages, c'est-à-dire correspondant à la transformation du capital en rente peuvent être prélevés. Quand c'est le cas, ceux-ci sont généralement facturés 3% du montant du capital converti.

Une nouvelle fois, la consultation des conditions générales du contrat est indispensable pour éviter les mauvaises surprises.

Conclusion sur l’importance à accorder aux frais

Comme nous venons de le voir, les opportunités de prélever des frais pendant la vie du contrat ne manquent pas !

Sur ce sujet, c'est le rôle de l'épargnant de définir clairement ses objectifs d’investissement, afin de justifier ou non d'opter pour des frais plus élevés, par exemple pour un service de qualité sur le choix des unités de compte.

Mais n'oubliez jamais : les frais viennent directement se greffer sur la performance du contrat. Les diminuer est donc un moyen facile d'augmenter celle-ci. Et si à l'échelle d'une année, ils ne paraissent pas si élevés, méfiez-vous des apparences : c'est sur la durée qu'ils prennent leurs aises !

Pour aller plus loin, n’hésitez pas à consulter nos 6 conseils avant de choisir une assurance vie ou bien directement notre classement des contrats en ligne.



A propos de l'auteur
Article écrit par


Emilien FRANCOISE Emilien FRANCOISE est le fondateur de Nextbanq, site de référence dans l'univers des finances personnelles.
Titulaire d'un diplôme de grande école de commerce, il écrit des contenus indépendants à temps plein depuis 2007 avec l'ambition d'aider tous les lecteurs à améliorer leur pouvoir d'achat.

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